Notre première étape était le Jardin du Luxembourg et le palais qui accueille le Sénat. Tout en profitant des espaces de détente (les fauteuils sont très confortables), nous avons pu observer plusieurs statues de ce musée à ciel ouvert, comprendre le fonctionnement du Sénat...
L'orientation était aussi au cœur de nos observations : comment se situer et se diriger dans Paris par rapport aux principaux monuments visibles de loin (Tour Montparnasse, Tour Eiffel, coupole des Invalides, ...)
Nos pas nous ont ensuite menés dans la rue Mouffetard, célèbre pour son ambiance animée, ses restaurants fréquentés par les étudiants et les plus grandes crêpes de Paris !
Nous avons longé la Grande Mosquée de Paris et les étudiants nous ont expliqué son architecture ainsi que son histoire et son inscription comme monument historique. Son minaret culmine à plus de 26 m. Elle fut édifiée après la Première Guerre mondiale : il s'agit de rendre hommage aux dizaines de milliers de morts de confession musulmane qui ont combattu pour la France. Nous avons eu la possibilité de découvrir ses jardins ainsi que ses fameuses fontaines. Les murs sont recouverts de magnifiques mosaïques très colorées avec des formes géométriques complexes et harmonieuses. La calligraphie est également un élément décoratif important gravé sur les murs. Le style est une architecture hispano-mauresque, qui rappelle aussi bien le sud de l'Espagne que le Maroc.
Enfin, nous avons rejoint l'Institut du Monde Arabe pour débuter notre visite guidée dont le thème était la découverte des principales œuvres emblématiques du musée. La façade nous a particulièrement intéressés car elle allie tradition et modernité. En effet, Jean Nouvel a voulu une architecture de verre et d'acier mais il a choisi de rendre hommage aux cultures arabes en reprenant un élément de décoration : les moucharabiehs. Pour protéger les œuvres, toutes les façades sont recouvertes de diaphragmes équipés de capteurs électro-photovoltaïques. Ils sont ensuite commandés par un ordinateur situé sur le toit.
Notre guide a commencé sa visite par une contextualisation, carte à l'appui. Elle nous a expliqué la différence entre être arabe (peuple) et être musulman (religion). Cette vaste zone géographique se démarque par la présence très ancienne des trois principales religions monothéistes. Plusieurs vitrines du musée sont d'ailleurs consacrées à l'exposition d’œuvres d'artistes juifs, chrétiens ou musulmans. L'une d'entre elles a notamment attiré notre attention puisque le même personnage était (ou non) représenté : Abraham/Ibrahim avec l'ange Gabriel/Jibril...
La visite a mis en évidence le fait que la péninsule arabique était reliée, connectée au reste du monde antique puis médiéval par des routes commerciales et a donc bénéficié de fortes influences artistiques. L'encens et la myrrhe étaient "le pétrole" de cette époque. Très rares et très précieux, ils ont fait la fortune des grandes cités antiques arabes.
Plusieurs sculptures antiques sont fortement influencées par la statuaire gréco-romaine.
L'exposition permanente offre une place aux époques pré-islamiques et nous permet, par exemple, de découvrir des figures anciennes d'un système polythéiste comme la déesse Al Lât, qui était vénérée à La Mecque.
Zénobie, puissante reine de Palmyre qui s'opposa à l'Empire romain, est mise en valeur et sortie d'un certain oubli historique.
De manière plus étonnante, l'influence chinoise est au moins aussi importante. L'Arabie se situe sur la route de la soie. Les artisans et les savants de l'époque étaient fascinés par la finesse de la céramique chinoise, qu'ils tentaient d'égaler. Les chimistes arabes ont beaucoup travaillé sur les couleurs pour atteindre le blanc des céramiques.
Notre guide nous a aussi conté une anecdote qui explique l'arrivée du papier en Arabie. Les écritures étaient réalisées précédemment principalement sur des tablettes parfois en bois. Un prisonnier chinois a échangé sa liberté contre le secret de la fabrication du papier.
Toute une partie du musée est d'ailleurs consacrée aux sciences arabes. Une vitrine met en scène de magnifiques astrolabes aussi bien scientifiques qu’esthétiques.
Nous avons enfin terminé notre visite par la découverte de magnifiques vêtements très colorés, brodés et ... unisexes !
Il ne restait plus qu'à monter au dernier étage de l'IMA pour contempler Paris : Notre Dame (avec encore quelques échafaudages) mais aussi plus loin la Tour Eiffel (partiellement dans la brume, le Sacré Cœur de Montmartre, les rives de la Seine, évidemment... ). Nous remercions encore une fois notre guide qui nous a passionnés par sa culture, son érudition mais aussi son goût pour la discussion, l'explication.
les étudiants de TS1 ELA