Nous sommes partis en car du lycée Louis Armand à 6 h 30 le jeudi 13 octobre, pour un trajet de 5 h jusque dans le Cotentin, en Normandie, pour faire différentes activités sur place. Le premier arrêt de notre voyage s’est fait au niveau d’une carrière de granite à Flamanville. Nous sommes descendus au niveau du littoral rocheux, surplombé d’une petite falaise, et nous avons déjeuné face à la mer. Nous avons étudié les deux types de roches présentes dans cette carrière et leur origine. Nous avons ensuite été séparés en deux groupes pour visiter d’une part la centrale nucléaire de Flamanville et d’autre part le centre de stockage des déchets nucléaires.
À la centrale nucléaire de Flamanville, on nous a présenté quelques informations sur le nucléaire en France et sur le fonctionnement d’une centrale nucléaire. Il y a plusieurs types de centrales nucléaires en fonction de l’énergie fournie, mais la centrale la plus puissante est en cours de construction à Flamanville.
Pour visiter la centrale, nous nous sommes équipés en vêtements de sécurité, c'est-à-dire chaussures de sécurité, charlotte, casque et veste à haute visibilité, puis nous avons passé un contrôle de sécurité. Afin de descendre à la centrale, nous avons pris une navette dont le trajet dure quelques minutes. Dans la salle des machines, se trouvaient la turbine à vapeur, l’alternateur et le condenseur fournis par l’entreprise ALSTOM. Ces éléments sont gigantesques. Au niveau -1, se trouvaient des filtres à eau ainsi que des pompes à eau. Tout le hangar est traversé par une énorme grue, conçue pour démonter les éléments du groupe turbo-alternateur en cas de réparation (ce qui était le cas lors de notre visite). Au retour, nous avons fait le chemin inverse et, au niveau du poste de sécurité, nous avons passé un portique qui vérifiait si nous étions contaminés ou non par des radiations.
Pendant ce temps, d’autres élèves visitaient le centre de stockage des déchets nucléaires de La Hague, créé en 1969 pour stocker et surveiller les déchets radioactifs de haute activité issus des centrales nucléaires. Il a été rempli et définitivement recouvert en 1997. Une nouvelle phase a commencé, qui consiste en la surveillance de la couverture et la maintenance du site.
Après avoir reçu des informations générales sur les déchets radioactifs et l’histoire du centre de gestion de ces déchets, nous sommes allés dehors pour obtenir des informations concrètes sur le fonctionnement de ce centre grâce à une guide travaillant sur les lieux. Par exemple, l’eau est contrôlée dans les nappes phréatiques grâce à des bornes allant jusqu'à 50 à 60 mètres de profondeur afin d'observer si l'eau est radioactive. Pour finir, nous avons observé le paysage autour du site grâce à une carte en marbre montrant différents endroits importants de la zone.
Après la visite de la centrale ou du centre de gestion des déchets, les deux groupes se sont réunis et nous sommes allés à l’hébergement situé à Barneville-Carteret. Nous avons marché un peu dans la ville et au bord du port avant de dîner. Le lendemain, nous nous sommes réveillés de bonne heure afin de pouvoir faire face à la longue journée qui nous attendait. Le matin, les groupes de la veille se sont inversés pour visiter à leur tour la centrale nucléaire et le centre de stockage. Nous nous sommes ensuite retrouvés vers 13 h en bord de plage pour déjeuner, puis nous nous sommes rendus à notre dernière étape avant de rentrer.
La carrière de Fresville, que nous avons visitée, était utilisée pour la fabrication de ciment : les hommes cassaient les roches à l’aide de différents outils et extrayaient le calcaire. Sur ce site géologique, les roches les plus présentes sont le calcaire et la marne appartenant à la famille des roches sédimentaires. Ce géosite est, de nos jours, utilisé pour pêcher, observer les roches, les fossiles, le paysage. Il est protégé et administré par le Parc des marais du Cotentin et du Bessin et héberge le siège social du Club de Géologie du Cotentin « Fresville Fossiles » qui nous a permis de découvrir ce site.
En observant le site, on a pu reconstruire son paléoenvironnement. Ces roches elles-mêmes contiennent de l’histoire : emprisonnés sous forme de fossiles, les animaux marins tels que l'ammonite, les fossiles de gryphées, les gastéropodes ou encore les bélemnites nous permettent de dire que ces roches se sont formées dans un milieu marin. En effet, le bassin parisien était sous l’eau à l’époque du Jurassique, accumulant ainsi des roches dites sédimentaires en alternance. Actuellement, nous pouvons observer toutes ces couches car la mer a définitivement reculé !
Pour finir la journée, nous sommes tous montés dans le car vers 16 h 15 pour un retour au lycée à 21 h 30, avec des sourires et de la fatigue sur les visages de chacun.